Une assurance pour mon animal ?

Nos clients nous demandent régulièrement ce que l’on pense des assurances pour animaux et laquelle nous recommandons. Nous avons donc décidé de faire nos recherches sur ce sujet. Cet article n’a pas la prétention de vous désigner l’assurance idéale, mais de fournir des pistes de réflexion et quelques belles trouvailles pour être vigilants et faire un choix éclairé en fonction de vos besoins.

Choisir une assurance pour animaux peut se transformer en vrai prise de tête. A ce jour, six sociétés proposent des assurances pour animaux de compagnie en Suisse:  Animalia (Vaudoise), Epona (Generali), Helvetia, La Mobilière, Smart Paws et Wau-Miau. Il existe deux modèles d’assurance distincts:

  1. Le modèle type «caisse maladie»: la franchise est annuelle, dès qu’elle est atteinte, les frais sont pris en charge dans une certaine proportion (généralement 80-90 %). La différence avec les assurances maladie pour humains, c’est que les frais sont toujours plafonné jusqu’à une somme de couverture maximale convenue lors de la signature du contrat. Animalia, Epona et Wau-Miau proposent ce modèle.   
  2. Le modèle type «assurance-ménage»: la franchise n’est pas annuelle, mais est déduite à chaque sinistre. Après la totalité des frais est prise en charge (avec exception de certains contrats qui ne rembourse que 80%). Ici aussi, un plafond est fixé par l’assurance, donc les frais sont remboursés jusqu’à la somme de couverture maximale convenue. La Mobilière et Helvetia proposent ce modèle.
 

Le plafond

Certaines assurances fixent une somme maximale au delà de laquelle ils ne rembourseront plus un centime. Plus le plafond est haut, p.ex. 5000.- au lieu de 2000.-, plus l’assurance est chère. Ce montant peut paraître très élevé, mais la réalité des frais vétérinaires aujourd’hui peut réserver quelques surprises.

Il faut savoir que la médecine vétérinaire propose désormais des méthodes de diagnostic et des traitements très avancés et onéreux: pose d’implant pour soigner une fracture (1200-3000.-), dialyse (3000-10’000.-), transfusions sanguines (3000-5000.-)… Une maladie grave nécessitant l’intervention d’un chirurgien spécialisé ou une hospitalisation de plusieurs jours en clinique peut facilement atteindre les 5000-6000.-. Pensez-y lors de la signature de votre contrat.

Assurance accident

Dans notre cabinet, la proportions d’animaux qui consultent pour un accident n’est pas très grande: morsure, dent cassée, fracture… Les traitements sont soit peu coûteux (100.- pour un simple morsure) et resteront généralement en dessous de la franchise, soit peuvent devenir très chers si une chirurgie pour un os fracturé est nécessaire (2000-3000.-). Pour les petits budgets, l’assurance accident seule peut être une solution intéressante: peu coûteuse (environ 100.-/an), elle permet de couvrir un incident inattendu sans ruiner votre budget. Par contre les maladies ne sont pas couvertes!

Assurance maladie

Les assurances incluant les maladies couvrent les consultations, les traitements, les analyses, les diagnostics, les examens d’imagerie, les interventions chirurgicales et la médication. Elles sont naturellement plus chères (à partir d’environ 350-400.-/an) avec une assez grande variation de prix. Comparer les conditions générales des assurances est tout bonnement impossible, elles ont tellement de variables qu’on s’y perd rapidement.

Voici donc un aperçu de certains points qui ont retenu notre attention:

  • Le taux de remboursement, après déduction de la franchise, varie de 80 à 100%. 20% de différence sur des sommes pouvant s’élever jusqu’à 5000.-, ça fait quand même 1000.- à la charge du propriétaire.
  • Les franchises s’entendent parfois par an, parfois par cas. Difficile de dire quelle option est la plus censée. Mais si vous optez pour une franchise très haute, il vaudra a priori mieux l’associé à une franchise par an.
  • Si on fait le calcul sur une belle vie de chat, estimée à au moins 16 ans, le montant total payé à l’assurance s’élève à minimum… 5600.-, cela sans tenir compte des franchises et quote-part. Cette une coquette somme, qui couvrirait déjà quelques mésaventures médicales.
  • Certaines assurances appliquent des primes proportionnelles à l’âge de l’animal assuré: passant de 300.- en dessous de 2 ans à … 824.- au delà de 10 ans (chez Wau-Miau), une sacrée différence quand même.
  • L’âge de l’animal est aussi décisif lors de la signature de l’assurance, certaines assurances n’acceptent pas l’animal s’il a plus de 4 ans, il est apparemment déjà trop vieux.
  • L’hospitalisation et la nourriture sont parfois mentionnées séparément, mais pas de manière très compréhensible pour le propriétaire (p.ex. “Frais de séjour et de repas”), avec une autre limite de couverture, p.ex. 200.-/an. Cela veut donc dire que les frais d’hospitalisation, qui s’élèvent parfois à 200.-/jour en soins intensifs, ne seront pas pris en charge.
  • Les taxes d’urgences sont rarement prises en charge et peuvent se monter à 250.- en pleine nuit.
  • Les maladies héréditaires sont exclues de la plupart des assurances, beaucoup de “petits problèmes” liés à un animal de race risque donc d’être mis dans ce grand panier: problème de respiration des bouledogues français, problème de hanche du berger allemand, problème cutané du sphinx…
  • Wau-Miau se permet d’exclure “le cancer” de son assurance de base, il faudra souscrire à la variante plus chère pour couvrir également cette maladie, qui apparemment ne mérite pas d’être remboursée au même titre que les autres.
  • SmartPaws ne prend tout simplement “pas en charge les médicaments de marque sur ordonnance si des génériques sont disponibles”. Donc certaines assurances dictent au patient quel médicament il doit prendre, et au vétérinaire lequel il doit prescrire et avoir en stock dans son cabinet.
  • Des délais de carence extraordinaires sont parfois appliqués, comme celui de Wau-Miau pour les ligaments croisés de… 365 jours, rien que ça.
  • Si votre animal a été blessé par une autre personne ou un autre animal, c’est l’assurance responsabilité civile de la personne responsable ou du propriétaire de l’animal qui devra payer. Mieux vaut donc prendre ses coordonnées.

Vaccins et castration

Les vaccins et frais de castration sont très rarement couverts et si c’est le cas, les montants sont assez questionnables. Certaines assurances proposent des subventions pour les vaccins à hauteur de 60.-/an sans franchise, d’autres déduisent une franchise de 200.- et couvrent jusqu’à 300.-. Pour les castrations c’est le même topo. Les dépenses pour les mesures prophylactiques sont prévisibles, raison pour laquelle les assurances ne les remboursent pas. Prévoyez donc quand vous adoptez un animal un budget minimal de départ et annuel (p.ex vaccins, vermifuges, test FeLV-FIV et castration pour un chat mâle 400-450.-, une minette 450-550.-).

Un détail intéressant est que la totalité des assurances dispose d’une close qui exclue tous les frais qui découlerait d’une maladie vaccinable, si votre animal n’a pas été vacciné régulièrement. Un retard de plus de 3 mois dans la vaccination est considéré comme une protection insuffisante par les assureurs, c’est pourquoi nous informons les propriétaires lorsque c’est le cas. Certaines vont plus loin et stipulent que si votre animal ne fait pas l’objet d’un bilan de santé annuel, vous ne serez pas couvert par l’assurance en cas de maladie.

Les nourritures médicales

Elles font partie de la plupart des traitements vétérinaires: allergie, calcul urinaire, arthrose, insuffisance rénale… mais elles sont très rarement prises en charge par les assurances (en général à hauteur de 20%), même lorsqu’elles sont prescrites par un vétérinaire comme partie intégrante du traitement ou de la prophylaxie. Elles permettent d’éviter des rechutes, ou l’aggravation de la maladie, mais elles seront à la charge du propriétaire. Prévoyez donc un budget en cas de besoin.

Détartrage et soins dentaires

Autre mesure prophylactique, les détartrages et même les traitements dentaires (extractions), ne sont très souvent pas pris en charge. De rares contrats couvrent jusqu’à 100.- par an pour un détartrage. Pensez-y si vous adoptez un bichon ou un yorkshire).

Certains traitements dentaires seront pris en charge, car découlent de fractures, mais ce n’est pas le cas pour les déchaussements dus au tartre.

Conclusion...

Vous l’aurez compris, on trouve de tout et n’importe quoi. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas souscrire une assurance pour son animal, mais qu’il faut être bien informé et au clair avec son budget lorsqu’on adopte un animal.

 

Il ne faut pas en arriver à devoir choisir entre son budget et la santé de son animal.